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CEP au Grand Quev'
2 mars 2007

L'éditorial du Monde du 2.03.2007

Un article du Monde sur l'Irak, et plus précisément sur la participation prochaine de la France à une conférence internationale sur l'Irak.

Lien permanent: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-878186,0.html

La France et l'Irak

LE MONDE | 02.03.07 | 14h19








Pour la première fois depuis deux ans, et la tenue à Charm El-Cheikh, en novembre 2004, d'une réunion internationale sur l'Irak, la France doit participer à Bagdad, le 10 mars, aux côtés des Etats-Unis, des autres pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et des pays voisin de l'Irak, dont la Syrie et (sous réserve de confirmation) l'Iran, à une "conférence internationale" sur l'Irak. Le but est de tenter de sortir ce pays de la situation de chaos et de violence dans laquelle il s'est enfoncé.

La France a accepté de s'y rendre, en sachant que l'invitation émane du gouvernement irakien et non des puissances occupantes. L'annonce d'une telle conférence et la décision, rendue publique par la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, que les Etats-Unis allaient y participer - alors que l'Iran et la Syrie sont également conviés - ont pris les responsables français par surprise, et les laissent un peu dubitatifs.

Ils craignent que les Etats-Unis ne cherchent, par un subterfuge diplomatique, à impliquer dans la gestion d'une crise qu'ils ont eux-mêmes déclenchée l'ensemble de la communauté internationale, avec comme arrière-pensée de diluer les responsabilités. Il est question que la prochaine séance de cette "conférence", prévue en avril, se tienne dans un format plus large, avec des représentants du G8 notamment.

Mais il s'agit bel et bien d'une nouvelle donne, avec une lueur d'espoir. Elle ne porte pas tant sur la possibilité que pareille conférence débouche sur un changement fondamental de la situation en Irak : pour Paris, une telle perspective dépend avant tout d'un processus politique de réconciliation nationale et d'un retrait des forces de la coalition. Washington ne chercherait d'ailleurs, en nouant des contacts régionaux, qu'à préparer le terrain politique et diplomatique à un éventuel retrait militaire, dont la France espère qu'il interviendra rapidement, à l'horizon 2008.

Mais ce qui attire le plus l'attention est le nouveau geste américain en direction de l'Iran : la dernière fois que Mme Rice avait manifesté une disposition à entrer dans un processus de dialogue avec Téhéran remonte au 31 mai 2006. Washington avait alors pris la décision historique de s'associer à l'offre de coopération faite à l'Iran par les Européens : une première depuis la rupture des relations diplomatique avec Téhéran, en 1980.

Alors que les périls militaires n'ont fait que croître ces derniers temps dans le Golfe, avec l'arrivée d'un deuxième porte-avions américain, l'heure serait-elle venue d'une pause, et de faire jouer à plein la diplomatie ? Paris l'espère. Mais il pourrait se trouver alors obligé de sortir de sa seule posture de critique de la politique américaine en Irak, pour se pencher plus avant sur la façon de contribuer à un retour à la paix.

Article paru dans l'édition du 03.03.07. 

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