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CEP au Grand Quev'

13 mars 2007

Quelques conseils de forme pour l'oral

Après vous avoir donné quelques conseils de fond pour le contenu de votre revue de presse, nous ne pouvons pas résister au plaisir de vous livrer quelques petites astuces bonnes à utiliser pour rendre votre présentation orale vivante. Il s'agit de conseils que nous avons reçus de nos professeurs au cours de notre scolarité à Sciences Po.

Nous tenions à vous dire que nous ne mettrons plus d'articles sur le blog dans la mesure où la période concernant votre revue de presse se terminait le lundi 12 mars.

* Important: écrire votre exposé sur de petites fiches, vous serez moins tentés de lire vos notes

* Avant de commencer à dire votre revue de presse, respirez un grand coup. Regardez tous vos interlocuteurs, faites une pause.

* Lors de votre discours, parlez lentement. Marquez une ponctuation et surtout ne débitez pas tout à la suite.

* Articulez correctement.

* Utilisez la gestuelle: de manière équilibrée. Les mains plutôt en ouverture. Ne faites ni de gestes trop hauts, ni de gestes trop brusques.

* Si le jury vous pose une question à laquelle vous ne savez pas répondre d'emblée, prenez le temps de la réflexion. On ne vous en voudra jamais. Si vous ne savez vraiment pas, essayez de rebondir sur un thème connexe que vous maîtrisez.

* N'ayez pas peur de dire que vous ne savez pas.

Préparation: avant l'oral...

* TRES IMPORTANT: ENTRAINEZ VOUS DEVANT VOTRE ENTOURAGE OU A DEFAUT DEVANT UNE GLACE AVANT LE JOUR J. L'ORAL EST UN EXERCICE QUI NE S'INPROVISE PAS!

* Anticipez les questions que le jury pourrait vous poser. Rédigez-les par écrit. Demandez à vos proches de vous poser des questions sur le sujet.

Tous ces conseils peuvent être considérés comme allant de soi. Il n'en demeure pas moins que ce sont les principaux reproches faits aux exposants lors des exposés et exercices oraux à sciences po!

Un dernier conseil pour la route: Restez naturels, restez vous et mettez vous en valeur! Nous vous l'avions déjà dit lors de notre visite mais un homme averti en vaut deux!

Bon courage et à bientôt!

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11 mars 2007

L'extrême centre de Bayrou commence à agacer

Un bon exemple de revue de presse que cet article du Courrier International qui synthétise les différents points de vue sur François Bayrou parus dans la presse étrangère.

Lien permanent: http://www.courrierinternational.com/imprimer.asp?obj_id=71557

Courrier international - 9 mars 2007

Revue de presse
ÉLYSÉE 2007 - L'extrême centre de Bayrou commence à agacer
L'envolée de François Bayrou dans les sondages a réveillé les commentateurs étrangers. Ils commencent à trouver au "gentil garçon" des débuts quelques défauts.
Après s'être rendu compte de l'existence du leader centriste, les quotidiens internationaux s'essaient maintenant à l'analyse politique sur le "troisième homme" de la campagne. Et (enfin ?) les premiers articles qui tentent la critique du personnage apparaissent. Le premier à tirer est peut-être le moins attendu. The Economist commence par expliquer qu'en France "les électeurs ont le don d'humilier les favoris et d'exalter les outsiders. Le fait est que la présidentielle se joue en deux tours et que, donc, les surprises sont toujours possibles. En 2002, la surprise avait été désagréable. Cette fois-ci, elle pourrait venir d'un homme politique connu en France pour être un gentil garçon." Quant au programme du candidat, The Economist remarque avec un certain scepticisme que "la grande idée de M. Bayrou est de réunir droite et gauche" et égraine les contradictions de ce grand écart : "M. Bayrou est un catholique pratiquant plutôt libéral sur des sujets comme le mariage gay." Et l'hebdomadaire relève même des "accents populistes" dans certaines de ses propositions : "Alors que les travailleurs français sont fâchés avec la mondialisation, M. Bayrou a rejoint les rangs de ceux qui accusent la Chine de sous-évaluer sa monnaie. M. Bayrou a ainsi expliqué que le yuan est sous-évalué de 400 % et veut accentuer la pression sur Pékin. Pense-t-il sérieusement que la Chine réévaluera assez sa monnaie pour permettre aux industriels européens de redevenir compétitif en termes de coûts ? La question mérite en tout cas d'être posée, rétorque-t-il."

The Independent aussi s'est fendu d'un article assassin sur le candidat de l'UDF. Pour John Lichfield, "la lubie Bayrou est une autre façon d'éviter le changement, pas de le provoquer". "Après les culs-de-sac de l'extrême gauche et de l'extrême droite, la France est maintenant tentée par le cul-de-sac de l'extrême centre. […] M. Bayrou a une ou deux idées assez raisonnables sur la dette nationale ou les charges liées à la sécurité sociale tueuses d'emplois. Il a quelques idées antédiluviennes et corporatistes sur l'agriculture et l'éducation. Il n'a pas la base politique nécessaire pour opérer les changements économiques et sociaux dont la France a besoin et qu'elle réclame. Son parti, l'UDF – les restes de la coalition antigaulliste de droite et du centre fondée par Valéry Giscard d'Estaing – manque d'argent. Enfin, ce parti est trop petit et désorganisé pour lui donner la majorité parlementaire lors des élections législatives de juin."
Même le quotidien espagnol ABC est agacé par l'envolée du candidat Bayrou. Ne serait-ce que parce qu'il "peut représenter une véritable menace pour Nicolas Sarkozy. François Bayrou se présente comme un centriste mais défend en réalité l'héritage de Jacques Chirac. Un héritage fondé sur une conception politique particulière baptisée le 'ninisme' par les politologues français : à savoir un hypothétique point médian qui ne permet pas d'affirmer s'il s'agit de socialisme ou de libéralisme. Mais pour ceux qui ont découvert qu'ils ne pouvaient pas voter pour une candidate aussi creuse que la socialiste, Bayrou peut représenter un choix plus présentable au sein du front anti-Sarkozy."

Sur le même thème – d'un Bayrou qui se nourrit de la faiblesse des autres – Der Standard, en Autriche, rappelle tout de même "qu'il est loin d'avoir gagné. Il s'est attiré les bonnes grâces des Français dans les derniers sondages parce que ces derniers entendent bien montrer qu'ils veulent être les seuls à décider qui sera le prochain occupant de l'Elysée". En clair, ils ne veulent plus qu'on leur serine qu'un duel Sarko-Ségo est inévitable. "Ces entêtés de Français ont donc le même réflexe qu'en 2002, lorsqu'ils ont fait sensation en portant l'extrémiste de droite Jean-Marie Le Pen au second tour - parce qu'ils ne voulaient pas d'un duel Chirac-Jospin. On est alors en droit de se demander si tout cela ne va profiter à un quatrième homme. Se pourrait-il que Nicolas Sarkozy et François Bayrou se neutralisent au point que Le Pen arrive au second tour fin avril ? Lorsque les autres candidats ne tiennent pas compte du peuple, le candidat du Front national en ressort toujours renforcé."
Anthony Bellanger
11 mars 2007

L'Afrique piégée par son reflet dans le miroir du nord

Lien permanent: http://www.humanite.presse.fr/journal/2007-03-10/2007-03-10-847492

L’Afrique piégée par son reflet dans le miroir du Nord

L’Afrique au-delà du miroir

par Boubacar Boris Diop, Éditions Philippe Rey, 2007, 216 pages, 17 euros.

Le cinéma africain existe-t-il ? Presque totalement contrôlés par des intérêts étrangers, les films « conçus pour être projetés dans des festivals occidentaux ne sont presque jamais vus à Yaoundé ou à Libreville. (...) Dans certains cas, on peut parler d’une confiscation de l’imaginaire, puisque le réalisateur, progressivement dépossédé de son scénario initial, a fini par devenir un simple alibi... ».Un demi-siècle après l’époque des indépendances piégées, l’Afrique est-elle condamnée à se percevoir uniquement à travers un reflet renvoyé par le miroir du Nord à l’intention des pays du Sud ? Boubacar Boris Diop, réunissant ici divers articles, décrypte la formidable accélération d’une dérive stimulée par la mondialisation depuis l’implosion de l’URSS. Dans un monde de plus en plus unipolaire, le regard dominant s’impose à tous, y compris à ceux qui en sont les victimes. L’écrivain africain, pour être reconnu chez lui, doit d’abord s’être fait admettre dans une ancienne métropole coloniale. Le public occidental précède et conditionne l’émergence du public africain. Bien évidemment les règles de la création littéraire s’en trouvent faussées, l’auteur finissant par ne plus savoir à qui il s’adresse en priorité. Les « points de repère » apportés naguère par les romanciers Mongo Beti et Sembène Ousmane ou l’universitaire Cheikh Anta Diop, ainsi que « ceux qui nous invitent à ne pas écrire couchés », se sont-ils volatilisés sous le poids des lieux communs de la « négrophobie triomphante » ? Et dont la forme extrême lui semble saillir dans le discours « ethniste » périodiquement diffusé à propos du génocide rwandais. Dans la première partie de l’ouvrage, l’auteur clame son indignation devant cette forme de négationnisme destinée notamment à occulter les complaisances gouvernementales françaises envers le système d’apartheid mis en place par la colonisation belge, repris à leur compte par les deux présidences rwandaises suivantes et que tenta de préserver jusqu’au dernier moment certaine opération Turquoise (ayant permis l’exfiltration des dirigeants et forces génocidaires). Cette colère lui tient à coeur : en 2000, l’auteur avait déjà publié Murambi, le livre des ossements (Stock), roman dont l’intitulé évoque un haut lieu du martyrologe tutsi.

Jean Chatain

Article paru dans l'édition du 10 mars 2007.

11 mars 2007

Corinne Lepage se rallie à Bayrou

Elle affirme qu'elle avait la capacité de réunir les 500 signatures mais que sa décision "peut permettre à l'écologie politique d'occuper la place qui lui revient".

Par Liberation.fr / Reuters

LIBERATION.FR : dimanche 11 mars 2007

Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement et candidate du mouvement CAP 21 à l'élection présidentielle, annonce son ralliement à François Bayrou.

"J'ai décidé de rejoindre François Bayrou, malgré ma capacité à obtenir les 500 signatures", dit-elle dans un entretien accordé au Journal du Dimanche.

"En effet, il incarne aujourd'hui un véritable changement dans le pays, qui peut permettre à l'écologie politique d'occuper la place qui lui revient, c'est-à-dire au centre de l'échiquier", ajoute cette avocate de formation qui servit dans le gouvernement d'Alain Juppé au début du septennat de Jacques Chirac en 1995, au nombre de ce qu'on appela les "Juppettes".

Elle dit partager avec le candidat de l'UDF, qui prône la fin du clivage droite-gauche "de nombreuses idées, tant sur la moralisation de la vie publique que sur la nécessité de fonder une VIe République".

Elle souligne que CAP 21, à l'origine un club de réflexion fondé en 1996, ne fusionnera pas avec l'UDF et qu'en tant que "femme libre" elle gardera sa liberté de parole.

Corinne Lepage avait recueilli 1,88% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle en 2002. Les sondages d'opinion la créditaient cette fois d'à peine 1%.


http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/240112.FR.php

© Libération

11 mars 2007

George Bush veut envoyer de nouveaux renforts en Irak et en Afghanistan

Lien permanent: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-881687@51-823016,0.html

George Bush veut envoyer de nouveaux renforts en Irak et en Afghanistan

LEMONDE.FR | 11.03.07 | 16h59  •  Mis à jour le 11.03.07 | 16h59

eorge W. Bush a demandé au Congrès, samedi 10 mars, 3,2 milliards de dollars pour financer l'envoi de 8 200 soldats supplémentaires en Irak et en Afghanistan. Le président américain souhaite voir réaffecter des fonds considérés comme mineurs – destinés par exemple à l'éducation ou au commerce – pour financer l'envoi de 4 700 soldats en Irak (en plus des 21 500 prévus dans le plan dévoilé en janvier) et 3 500 en Afghanistan. En Irak, ces troupes seraient destinées à intervenir dans le cadre du plan de sécurisation de Bagdad : 2 400 seraient affectées à la sécurité sur le terrain, 2 200 à la police militaire, et 129 à la reconstruction.

Dans une lettre adressée à la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, M. Bush lui demande "d'annuler 3,2 milliards de financements pour des programmes fédéraux de moindre importance et de fonds excédentaires" et "de faire coïncider les ressources avec l'évaluation faite pour les autorités militaires pour réussir à faire de l'Irak et de l'Afghanistan des nations sûres et démocratiques, libérées du terrorisme". Ces 3,2 milliards de dollars accompagnberaient la demande de collectif budgétaire de 100 milliards de dollars soumise par M. Bush au Congrès pour financer les opérations en Irak et en Afghanistan pour l'année en cours.

La décision du président américain, dévoilée lors de sa visite en Uruguay, intervient alors que les démocrates ont présenté jeudi deux plans concrets largement similaires, exigeant l'achèvement du retrait des troupes de combat au plus tard au 2008. Plans auxquels la Maison Blanche a riposté en brandissant la menace de veto.

"Avec sa menace de veto, a déclaré Nancy Pelosi samedi, le président (...) ignore dangereusement les mises en garde répétées des dirigeants militaires, y compris celle formulée par le commandant en Irak, le général Petraeus, qui a déclaré à Bagdad cette semaine que le conflit ne peut avoir une issue militaire."


Le Monde.fr

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11 mars 2007

Mourir le moins mal possible

Lien permanent: http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3224,50-881496,0.html

EDOUARD FERRAND, ANESTHESISTE-REANIMATEUR A L'HOPITAL HENRI MONDOR, MEMBRE DE PLUSIEURS COMMISSIONS D'ETHIQUE MEDICALE

Mourir le moins mal possible

LE MONDE | 10.03.07 | 12h56  •  Mis à jour le 10.03.07 | 13h49

ous avez conduit plusieurs études sur la fin de vie en milieu hospitalier. Au moment où la question de l'euthanasie resurgit dans la campagne électorale, comment percevez-vous ce sujet ?

L'euthanasie est une mauvaise réponse à un vrai problème. Toutes les études montrent que les gens meurent très mal à l'hôpital. La question de l'euthanasie est différente. Elle relève d'un débat de société sans doute nécessaire, mais les demandes de mettre fin à la vie représentent un nombre très faible de patients. Les expériences des Pays-Bas et de la Belgique montrent que cela concerne environ 2 % des décès. Même si la législation sur l'euthanasie évoluait en France, où l'on compte 500 000 décès par an, cela ne résoudrait pas le problème de l'absence de qualité de la fin de vie.

Vous dites "on meurt mal". Qu'est-ce que cela signifie ?

L'étude MAHO (pour "Mort à l'hôpital") a montré que 80 % des malades qui mouraient avaient des symptômes d'étouffement et ne bénéficiaient pas d'analgésie ou de sédation. Les trois quarts des malades meurent seuls, sans leur famille, accompagnés d'un soignant, alors que le décès était prévisible.

Est-ce que la loi Leonetti d'avril 2005 relative à la fin de vie a changé quelque chose ?

Deux ans après son adoption, cette loi est loin d'être appliquée comme elle le devrait, alors même qu'elle constitue un bon cadre. Elle permet de lutter contre l'acharnement thérapeutique en instaurant la collégialité, afin de prendre la moins mauvaise décision. Mais il y a un fossé majeur entre le cadre légal sur le droit des patients, le respect de leur dignité, et ce qui se passe dans la réalité.

Nous constatons qu'il y a encore des fins de vie qui sont accélérées ou des actes qui ne correspondent pas à ce qui a été défini comme de bonnes pratiques. La législation prévoit notamment la possibilité pour le patient de désigner un tiers de confiance, mais cela n'est pratiquement pas fait. La seule disposition réellement traduite dans les faits est la rédaction de directives anticipées (testament de vie du patient). Les améliorations sont dues à l'évolution des mentalités, davantage qu'à l'application stricto sensu de la loi. La loi Leonetti donne plus de sécurité médico-légale aux médecins pour prendre une décision.

La loi Leonetti a-t-elle modifié la pratique des soignants ?

Elle a formalisé le processus décisionnel de fin de vie. L'étude Latarea 2, dont nous présenterons prochainement les résultats, montre que les soignants se réunissent plus souvent et que, dans un tiers des cas, il s'agit pour eux de continuer un projet thérapeutique. La loi prévoit à juste titre que les familles doivent être consultées. Elle a surtout ajouté l'idée de la traçabilité dans le dossier médical de toutes les décisions. On ne fait pas ce que l'on ne peut pas écrire. C'est un garde-fou.

Quelles difficultés voyez-vous dans l'application de la loi à l'hôpital ?

Les décisions sont encore prises trop rapidement, sans suivre la procédure collégiale. C'est difficile de raisonner de façon rigoureuse en fin de parcours alors même qu'auparavant la communication et l'information ont manqué. Les soignants ne sont pas formés, la démarche palliative des médecins n'est pas valorisée. Au contraire ce qui est valorisé, c'est le volume d'actes curatifs, et le nouveau système de tarification à l'activité a renforcé ce phénomène. On ne se donne pas vraiment les moyens de développer le droit du patient à l'hôpital. Cela ne pousse pas les soignants à se poser la question de savoir jusqu'où ils doivent poursuivre les soins, ce qui se traduit par un acharnement thérapeutique trop fréquent.

Quelle est la réalité de cet acharnement thérapeutique ?

Des interventions chirurgicales sont encore pratiquées alors que le patient n'avait aucune chance de guérison. Le patient est sous support vital artificiel, il va mal mourir sans que la famille soit présente. Les soignants se retrouvent à traiter complication sur complication. Pourtant, l'acharnement thérapeutique est toujours de bonne foi.

Comme l'expliquez-vous ?

L'acharnement thérapeutique est dû à un manque de traçabilité. La démarche palliative est, par définition, une limitation des gestes et des actes. Or, comme cette démarche n'est pas valorisée, il n'y a aucun intérêt, même économique, à la développer. Il faudrait accorder une valorisation au projet thérapeutique, qu'il soit curatif ou palliatif, et non au seul acte. L'acharnement thérapeutique, c'est allonger la durée de séjour, les souffrances du malade, c'est inhumain. Sur le plan économique, l'acharnement thérapeutique est une ruine. Dire que les gens meurent mal ne renvoie pas à la question du droit à l'euthanasie, mais à la nécessité d'améliorer et d'évaluer la prise en charge de la fin de vie.

Le dernier rapport de la Cour des comptes a pointé des disparités géographiques dans l'accès aux soins palliatifs

...

Il n'y aura jamais assez de lits si l'on considère que les malades doivent tous mourir en unité de soins palliatifs. Il faut que la démarche palliative, la culture du projet thérapeutique, irrigue tous les services et la médecine de ville. Quand on a voulu lutter contre les infections nosocomiales on a mis en place des structures transversales qui ont permis de diffuser cette nouvelle culture. Il faudrait s'inspirer de cette démarche pour lutter contre l'acharnement thérapeutique. Cela ne doit pas rester une affaire d'experts ou d'un seul soignant référent. Il existe une grande demande parmi les soignants et les usagers en matière de fin de vie, mais la loi n'a pas eu assez d'impact en pratique.

Comment les soignants vivent-ils cette situation ?

Une étude récente vient de montrer que l'épuisement professionnel des infirmiers est en grande partie dû à la mauvaise gestion de la fin de vie dans les services. Il ne faut pas faire de la collégialité un quart d'heure avant la mort du malade. Les soignants doivent discuter en amont, s'asseoir autour d'une table, connaître l'environnement du patient, qui le représente, ce qu'il souhaitait, son histoire. En amorçant le processus très tôt, on arrive à prendre des décisions plus tôt et donc à diminuer l'acharnement thérapeutique.

Au regard de cette situation, ceux qui revendiquent que la loi Leonetti aille plus loin en autorisant un "droit à la mort" ou une "exception d'euthanasie" ont-ils raison de le faire ?

Il y a probablement quelques centaines de patients pour lesquels, malgré le projet de soins palliatifs, le sentiment de perte de dignité amène à un désir de mort. Mais cela est marginal par rapport au vrai problème de fin de vie qui se pose en France.

Ne faut-il pas malgré tout aborder cette question ?

C'est un débat de société dont il faut connaître les enjeux et les risques. Les risques, ce sont les dérives, comme le montrent les exemples hollandais et belge. Dans ces pays, il y a toujours autant de limitations thérapeutiques clandestines, et les critères de précaution ne sont pas toujours respectés. Par exemple, il arrive que des malades mentaux soient aidés à mourir malgré leur inaptitude à décider pour eux-mêmes. Si on fait une loi sur l'euthanasie et qu'elle est aussi mal appliquée que la loi Leonetti on peut arriver à des euthanasies indues. Il faut des critères de précaution très stricts. Et puis reste à savoir : qui fait le geste ? C'est aussi un vrai débat. Mais, je crains surtout que tout ce débat sur l'euthanasie n'arrive de manière précipitée et n'ait des effets contre-productifs sur les milliers de personnes qui vont mourir mal.

La campagne présidentielle pourrait-elle être l'occasion d'une surenchère autour de la question de l'euthanasie ?

Oui, parce que les pétitions qui circulent en faveur d'une légalisation de l'euthanasie rassemblent des centaines de milliers de signatures, environ 1 % des électeurs. C'est peut-être le moment d'aborder un problème plus large : que voulons-nous faire de la santé ? Veut-on privilégier le scanner à tout bout de champ ou au contraire améliorer les droits du patient sous toutes leurs formes, ce qui nécessite des moyens adéquats ? Je crains que, s'il y avait une loi sur l'euthanasie, on n'occulte l'idée du droit du patient en amont. Si la loi Léonetti était bien appliquée, les choses se passeraient bien.

Pensez-vous qu'il y aurait un risque à autoriser une loi sur l'euthanasie dans un contexte économique morose pour l'hôpital ?

Ce serait une des dérives que l'on aurait du mal à juguler. L'afflux de malades, le manque de places, et des décisions de fin de vie accélérée. La procédure collégiale prévue par la loi Leonetti lorsque le malade est inconscient est un garde-fou que n'aurait peut-être pas une loi sur l'euthanasie. L'euthanasie préfigure des fins de vie accélérées.

Avez-vous le sentiment que les équipes se sont emparées de la notion du "double effet" (atténuer la douleur au risque d'abréger la vie) autorisée par la loi ?

Oui. L'ensemble des équipes est pour l'augmentation des médicaments, quitte à ce que cela abrège la vie. Tout est dans l'intention et la traçabilité. On peut augmenter progressivement la morphine avec une famille présente dans la chambre et on peut l'écrire dans le dossier médical. En revanche, on ne peut ni écrire que l'on va injecter une dose massive, un "bolus", ni le faire. Sous-entendre qu'administrer de la morphine en sédation terminale c'est la même chose que l'euthanasie, c'est faux.


Propos recueillis par Paul Benkimoun et Sandrine Blanchard

Article paru dans l'édition du 11.03.07

11 mars 2007

Série d'attentats meurtriers en Irak au lendemain de la conférence internationale sur la sécurité

Lien permanent: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-881672@51-865345,0.html

Série d'attentats meurtriers en Irak au lendemain de la conférence internationale sur la sécurité

LEMONDE.FR avec Reuters | 11.03.07 | 12h05  •  Mis à jour le 11.03.07 | 12h06

'explosion d'une voiture piégée a fait au moins 19 morts, dimanche 11 mars, dans le centre de Bagdad, tandis qu'un kamikaze se faisait exploser dans un quartier de l'est de la capitale irakienne, tuant au moins dix personnes, a annoncé la police.

L'attentat à la voiture piégée visait un camion transportant des pèlerins chiites qui traversait le quartier de Karrada. Le bilan provisoire fait également état de 20 blessés. Les pèlerins rentraient de la ville sainte de Kerbala, où ils ont participé à l'Arban, célébration religieuse chiite.

Dans l'est de Bagdad, un kamikaze a déclenché sa charge explosive alors qu'il se trouvait dans un minibus circulant à proximité de Sadr-City, quartier majoritairement chiite. Un premier bilan policier recense dix morts et huit blessés.

Un attentat a également été perpétré contre le siège du Parti islamique, le principal parti sunnite irakien, à Mossoul, dans le nord, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Au moins quatre personnes ont été tuées.

A Baladruz (100 km au nord-est de Bagdad), l'explosion d'un engin artisanal au passage d'un minibus a tué cinq ouvriers et en a blessé dix autres, selon le lieutenant Mohamed Salem, de la police de la province de Diyala.

De plus, deux femmes ont péri dans les mêmes circonstances à Mahmoudiyah (30 km au sud de Bagdad). Un enfant et une femme ont également été blessés, selon une source de sécurité.

Ces attaques surviennent au lendemain de la conférence internationale sur la sécurité en Irak, qui a rassemblé à Bagdad les délégations de 17 pays et organisations, dont les Etats-Unis ainsi que l'Iran et la Syrie.

10 mars 2007

Le fioul de l'Erika fait toujours des vagues

Lien permanent: http://www.humanite.presse.fr/journal/2007-03-09/2007-03-09-847403

enquête
Le fioul de l’Erika fait toujours des vagues

Polémique . Sept ans après le naufrage du pétrolier, des doutes subsistent sur sa cargaison. Oubliés du procès ouvert il y a un mois, les bénévoles demandent des comptes.

L’Erika était ce qu’on appelle pudiquement un navire poubelle. Chacun, et depuis longtemps, ne conteste plus cette évidence. Sa cargaison, en revanche, continue, plus de sept ans après le naufrage, à soulever autant d’incertitudes que... d’inquiétudes. En particulier chez les bénévoles qui l’ont ramassé, parfois à mains nues, sur les plages françaises, dans les premiers jours de l’année 2000. Ces derniers, représentés par le Collectif citoyen antimarées noires de Saint-Nazaire et l’Association des bénévoles de l’Erika, organisent aujourd’hui, dans la ville portuaire, une conférence-débat sur le sujet. Objectif, décliné en trois points : « mieux comprendre la nature du produit que nous avons eu dans les mains », « obtenir des réponses sur les risques sanitaires que nous courons » et « connaître nos droits légaux pour demander réparation aux responsables de cette incurie ».

du fioul n° 2 ?

Officiellement - Total l’a d’ailleurs encore réaffirmé le 17 janvier dernier -, « il n’y avait qu’un seul produit » dans les soutes de l’Erika : « du fioul lourd nº 2 ». Thèse corroborée dès 2000 par Lionel Jospin lui-même, devant l’Assemblée nationale. Le premier ministre avait alors tenu à démentir les analyses produites par un petit laboratoire indépendant, Analytika, installé dans le Var, qui mettaient en doute la nature de la cargaison.

Ce doute, pourtant, subsiste aujourd’hui, renforcé depuis peu par les recherches de la toxicologue Annie Pfohl-Leszkowicz, à Toulouse (lire notre entretien), ou encore l’enquête, de longue haleine, menée par deux journalistes de France 3, diffusée le 26 janvier dernier sur la chaîne publique. D’où il ressort que l’Erika n’aurait sans doute pas transporté que du fioul nº 2, mais aussi des « résidus de fonds de cuves », un produit beaucoup plus cancérogène.

« C’est une pratique assez courante dans le milieu, reconnaît Didier Bayeul, ancien chef de quart à la raffinerie de Normandie et, à l’époque du naufrage, délégué syndical central de la branche pétrole de Total. Ces fonds de cuves, ce sont des déchets. Et en tant que déchets, leur transport est plus réglementé, donc plus cher. Il est tout à fait possible qu’ils aient été mélangés à du fioul nº 2 classique, pour faire des économies. » Ce que confirme un autre salarié de Total, en poste en 1999 à la raffinerie de Dunkerque, d’où était parti le pétrolier maltais. Responsable de la filière déchets de TotalFina, Michel Fontaine admettait d’ailleurs, lui-même, dans le Figaro du 31 janvier 2000 : « Notre fioul nº 2 est un mélange de fonds de distillation auquel nous rajoutons des additifs pour un problème de viscosité. » Or, la présence d’additifs ne rentre pas dans la procédure habituelle de définition du fioul nº 2. Autre élément troublant, avant même que le pétrole n’atteigne les côtes : toutes les tentatives de pompage réalisées en mer furent des échecs, car le produit était beaucoup plus visqueux qu’attendu. Plus visqueux qu’un fioul nº 2 classique...

analyses partielles

Pourtant, en mars, puis en juillet 2000, des analyses menées successivement par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) et l’Institut de veille sanitaire (InVS) parviennent à des conclusions plutôt rassurantes pour les bénévoles : les risques de cancer sont alors jugés « négligeables »... Mais ces analyses étaient partielles et incomplètes, rappelle aujourd’hui Corinne Lepage, candidate à l’élection présidentielle et avocate de deux petites communes du littoral au procès de l’Erika. De fait, les chercheurs de ces organismes officiels s’étaient essentiellement penchés sur la teneur en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), composant principal du fioul nº 2, laissant de côté la mesure d’autres substances tout aussi, voire beaucoup plus dangereuses pour la santé.

Le mystère n’est donc toujours pas levé sur la cargaison du pétrolier maltais. Pas sûr qu’il le soit jamais : le procès en cours ne devrait pas, en effet, aborder la question. Reste, pour les bénévoles, à faire valoir

-  y compris devant les tribunaux - le préjudice subi du fait des imprudences manifestes constatées dans le ramassage de la sinistre cargaison de l’Erika.

Alexandre Fache

10 mars 2007

Euthanasie. La fin de vie s'invite dans la campagne

Lien permanent: http://www.humanite.presse.fr/popup_print.php3?id_article=847401

Société
La fin de vie s’invite dans la campagne

Euthanasie . Un manifeste en faveur de la dépénalisation a été signé par plus de 2 000 personnels soignants.

« Nous, soignants, avons aidé des patients à mourir... » Hier, le Nouvel Observateur et Sud-Ouest ont relayé un manifeste en faveur de la dépénalisation de l’euthanasie signé à ce jour par 2 134 médecins, généralistes ou hospitaliers, connus et inconnus, mais aussi par des infirmiers. « Parce que, de façon certaine, la maladie l’emportait sur nos thérapeutiques, parce que, malgré des traitements adaptés, les souffrances physiques et psychologiques rendaient la vie du patient intolérable, parce que le malade souhaitait en finir, nous, soignants, avons, en conscience, aidé médicalement des patients à mourir avec décence. » Ce texte est rendu public quatre jours avant l’ouverture du procès à Périgueux du Dr Laurence Tramois et de l’infirmière Chantal Chanel, accusées d’avoir donné la mort en 2003 à une femme en phase terminale d’un cancer.

Les signataires réclament « l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l’encontre des soignants mis en accusation » et une « révision de la loi dans les plus brefs délais ». La loi Leonetti relative aux droits des malades et à la fin de vie, votée le 22 avril 2005, prévoit que les médecins, dans le cadre d’une procédure collégiale, peuvent « décider de limiter ou d’arrêter un traitement inutile, disproportionné ou n’ayant d’autre objet que la seule prolongation artificielle de la vie », en tenant compte de l’avis du patient, ou après avoir consulté la personne de confiance qu’il a désignée. Elle exclut toute aide active à mourir. C’est sur ce point que le débat se fait le plus vif aujourd’hui. Certains, comme l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), reprochent au texte de ne donner qu’une « voie consultative » au patient et réclame la légalisation de l’euthanasie sous conditions. Tandis que d’autres professionnels de santé s’inquiètent des éventuelles dérives que pourrait entraîner un suicide assisté ou une aide active à mourir. Tous s’accordent sur un point : un renforcement des unités de soins palliatifs est urgent quand on sait que seulement la moitié des départements français en sont pourvus.

Maud Dugrand

10 mars 2007

Climat. Un plan d'action énergétique ambitieux a été adopté à Bruxelles

Climat. Un plan d'action énergétique ambitieux a été adopté à Bruxelles.

L'Europe redouble d'ardeur contre le réchauffement

Par Julie MAJERCZAK

QUOTIDIEN : samedi 10 mars 2007

Bruxelles (UE) correspondance

«L 'Europe de l'écologie», selon Jacques Chirac, est née. Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement ont franchi, vendredi, un pas historique pour relever le défi climatique. Ils sont parvenus à s'entendre sur des objectifs contraignants et ambitieux pour tenter d'enrayer le réchauffement de la planète et ses conséquences humaines.

«Nous pouvons dire au reste du monde, l'Europe prend le leadership. Vous devez nous rejoindre pour combattre le changement climatique», s'est félicité le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Les chefs d'Etat ont en effet entériné la proposition de Bruxelles engageant l'UE à réduire unilatéralement d'au moins 20 % (par rapport au niveau de 1990) ses émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2020.

Avant-garde. La part pourrait aller jusqu'à 30 %, comme le recommandent les scientifiques pour limiter à deux degrés le réchauffement d'ici à la fin du siècle par rapport au début de l'ère industrielle, si les autres pays développés la suivent dans le cadre d'un nouvel accord international. «Cela permettra à l'Europe de jouer son rôle d'avant-garde», a déclaré la chancelière allemande, Angela Merkel, qui préside l'UE. Selon les participants, ce sommet restera «historique». Même Greenpeace y voit «la décision la plus importante» prise depuis l'adoption du protocole de Kyoto.

Encore fallait-il s'entendre sur les moyens. Si les 27 étaient d'accord pour accroître l'efficacité énergétique de l'UE de 20 % d'ici à 2020 et atteindre une proportion minimale contraignante de 10 % de biocarburants dans la consommation d'essence et de gazole, la question d'un objectif contraignant de 20 % pour les énergies renouvelables (éolienne, hydraulique, géothermique, solaire ou issue de la biomasse) les divisait profondément.

La France, la Finlande et la plupart des pays de l'Est ne voulaient pas d'un tel engagement jugé irréaliste. A l'heure actuelle, la part des énergies renouvelables dans l'UE représente à peine 7 %. Pour faire accepter cet objectif, Angela Merkel a accepté d'introduire une plus grande souplesse dans la répartition nationale de cet objectif européen. En effet, celui-ci s'applique à l'Union dans son ensemble, mais chaque pays déterminera avec Bruxelles son propre objectif.

Il sera ainsi tenu compte «des particularités, des points de départ et des potentiels propres à chacun», souligne le Conseil.

La France pourrait se voir attribuer un objectif inférieur à 20 % en raison de la part de son énergie nucléaire. «Nous avons insisté pour replacer les renouvelables dans le cadre des énergies faiblement carbonées», s'est réjoui Jacques Chirac. Ce qui signifie nucléaire, puisque, comme le rappelle un diplomate, le charbon propre n'existe pas. Le chef de l'Etat a réussi à ce que les 27 prennent acte de l'évaluation de la Commission sur «la contribution apportée par l'énergie nucléaire en réponse aux préoccupations croissantes concernant la sécurité de l'approvisionnement énergétique et les réductions des émissions de CO2».

Solidarité. A la demande des adversaires de l'atome, tels l'Autriche et l'Irlande, les conclusions rappellent toutefois qu' «il appartient à chacun des Etats de décider s'il aura ou non recours à l'énergie nucléaire». Cela n'a pas empêché de faire bondir les Verts en France : «Les budgets publics colossaux que le nucléaire engloutit empêchent le développement des énergies renouvelables, les économies d'énergie et le développement de politiques efficaces», insistent-ils. Une phrase pour que les engagements se fassent «dans l'esprit de solidarité entre les Etats» a été ajoutée pour rallier les pays de l'Est, effrayés par les coûts de cette révolution verte .

Mais le plus dur reste à faire : fixer les objectifs nationaux de chaque pays. Le président de la Commission européenne fera des propositions dès le «troisième trimestre» avec la pleine participation des pays membres... ce qui promet de belles empoignades.


http://www.liberation.fr/actualite/terre/240021.FR.php

© Libération

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