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CEP au Grand Quev'
3 mars 2007

Pour l'année polaire internationale, le Canada se prépare à accueillir des chercheurs étrangers

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Interrogez vous sur la symbolique de l'évènement et sur les limites de ce genre d'actions face à des pollueurs à grande échelle.

Pour l'Année polaire internationale, le Canada se prépare à accueillir des chercheurs étrangers

LE MONDE | 02.03.07 | 16h27  •  Mis à jour le 02.03.07 | 16h27

OTTAWA (Canada) CORRESPONDANCE

près le lancement à Paris de l'Année polaire internationale, le gouvernement canadien a annoncé, jeudi 1er mars, le financement de 44 projets de science et de recherche en Arctique d'ici à mars 2009. Le ministre des affaires indiennes et du développement du Nord, Jim Prentice, a rappelé à cette occasion que "près de 25 % de l'Arctique se trouvent à l'intérieur des frontières du Canada" et qu'il serait "un centre majeur d'activités" pour la présente Année polaire.


Verra-t-on pour autant un boom dans le "trafic" de navires scientifiques étrangers ou l'afflux de milliers de chercheurs dans les petits villages inuits de l'Arctique canadien, comme certains le prédisaient il y a quelques mois ? Sûrement pas, répond de Québec l'océanographe Louis Fortier, directeur scientifique d'ArcticNet, principal réseau canadien de spécialistes du Grand Nord. "Il y aura certes, dit-il, une hausse de présence, mais pas plus de 300 chercheurs et quelques navires." Peut-être quatre étrangers, russes ou américains, avance la directrice du programme canadien de l'API, Kathleen Fischer. Question de coûts et d'efficacité, la plupart des étrangers mèneront leurs propres campagnes nationales au plus près de chez eux !

"A titre de pays polaire hôte, le Canada veillera à la mise en place des installations et services de base pour prendre en charge l'afflux de chercheurs dans le Nord", lit-on dans un document officiel. Le problème, au dire de certains chercheurs, c'est que les préparatifs sont plutôt en retard. "D'au moins un an", dit l'un d'eux, soulignant entre autres que "la grande lacune, c'est qu'on a très peu d'informations pour l'instant sur la venue de scientifiques étrangers".

L'organisation et la coordination prendront, du coup, encore bien du temps. De nombreux intervenants sont concernés, des organismes inuits à consulter aux militaires chargés d'éventuelles opérations de sauvetage, en passant par les services météo, la garde côtière ou les ministères de différents territoires et provinces.

"On ne sera pas fixé avant quelques semaines, avoue Mme Fischer, sur tout ce que cela implique comme organisation logistique concrète, y compris pour la délivrance de permis." Dans le Nord canadien, par exemple, les communautés inuites ont un droit de regard sur les recherches scientifiques qui se font sur leurs territoires, via un processus de consultations et de permis qui prend un à trois mois. "Pour un gros projet en Arctique, note Martin Fortier, directeur exécutif d'ArcticNet, il faut compter plusieurs mois de préparation. Certains étrangers ne sont peut-être pas conscients de la complexité des démarches à entreprendre pour obtenir des permis scientifiques, consulter les communautés, vérifier les impacts environnementaux..."

Pour accélérer la préparation logistique, des fonctionnaires canadiens se rendent dès la semaine prochaine à Iqaluit (Nunavut) et Inuvik (Territoires du Nord-Ouest). Ils discuteront des projets connus et des besoins des chercheurs en logement, équipements ou transport avec gouvernements et organisations locales.

Le planificateur des opérations arctiques de la garde côtière, Jean Ouellet, sait déjà que "quatre de nos six brise-glace accueilleront des expéditions canadiennes, avec chercheurs étrangers, en 2007 et 2008". Même chose sur le NGCC Amundsen, brise-glace de la garde côtière reconverti en navire scientifique pour ArcticNet, qui passera 15 mois en continu en Arctique. Il accueillera le "projet-amiral" canadien de l'API, dirigé par David Barber, de l'université du Manitoba (avec des dizaines de Canadiens, Russes, Allemands, Français, Japonais et Américains), pour étudier l'incidence des changements climatiques sur l'écosystème marin, les flux de carbone et les gaz à effet de serre dans le "chenal de séparation circumpolaire", zone où les eaux restent libres l'hiver.

L'autre grand projet canadien à bord de ce navire, mené par Grace Egeland, de l'Université McGill, sera d'y installer une "clinique médicale flottante" pour évaluer l'état de santé et former des Inuits dans les communautés du Nunavut, de l'Inuvialuit (Arctique de l'Ouest) et du Nunatsiavut (Labrador).

Tout déplacement en Arctique implique une logistique importante. Ottawa a dégagé 150 millions de dollars sur six ans pour financer des projets portant le label API dans deux domaines prioritaires : les impacts des changements climatiques et l'adaptation à ces changements ; la santé et le bien-être des populations nordiques. Plus de 10 % de ces fonds iront à l'organisation générale nécessaire pour mener à bien les projets canadiens ou étrangers.


Anne Pélouas

Article paru dans l'édition du 03.03.07



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