François Bayrou talonne Madame Royal dans les sondages
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Le centriste talonne Mme Royal dans les sondages et espère être présent au second tour
François Bayrou accède au statut de grand candidat
LE MONDE | 08.03.07 | 17h58 • Mis à jour le 08.03.07 | 17h58
ccompagnant l'engouement autour de sa campagne, François Bayrou enregistre une nouvelle poussée dans les sondages. Il gagne 7 points, à 24 %, par rapport à une enquête du 28 février, selon un sondage CSA pour Le Parisien et i-télé réalisé, mercredi 7 mars, auprès de 917 personnes. Il talonne Ségolène Royal (25 %, - 4) et Nicolas Sarkozy (26 %, - 3).
Un sondage BVA réalisé les 5 et 6 mars auprès de 853 personnes pour la presse quotidienne régionale accorde à M. Bayrou une progression de 4 points, à 21 %, alors que Mme Royal obtiendrait 24 % (- 1) et M. Sarkozy 29 % (- 2). En dépit des pressions de leurs principaux commanditaires, les instituts commencer à tester des seconds tours avec M. Bayrou. Selon BVA, il battrait M. Sarkozy par 55 % contre 45 %, alors que ce dernier l'emporterait par 53 % contre 47 % contre Mme Royal.
La seconde quinzaine de février aura marqué un tournant. Ce qui apparaissait comme une campagne bien menée a pris des allures de déferlante, comme en témoigne l'accueil réservé au candidat UDF dans des rencontres qu'il se plaît à prolonger, avec les habitants du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), avec des salariés, des étudiants. L'affluence n'a cessé de grossir. Des salles comme l'UDF n'en avait jamais rempli. Une surprise pour un parti qui ne dispose pas de l'infrastructure militante et des moyens financiers de l'UMP et du PS. C'est un public venu en grande partie "pour voir" le candidat, se faire une idée, qui accourt.
Des salles combles du début février, réunissant entre 2 000 et 3 000 auditeurs, les meetings sont passés au stade, où les organisateurs ont dû refuser l'accès, pour des raisons de sécurité, à des centaines de personnes. "Il faut changer de jauge", s'exclamait une responsable de l'UDF, au soir du meeting de Caen, le 1er mars. Une partie du public rebroussait chemin faute de places. En urgence, le grand hall du Parc des expositions de Toulouse a été loué pour accueillir, lundi 5 mars, plus de 6 000 personnes, parmi lesquelles des jeunes en grand nombre.
La difficulté est de faire face à ce succès grandissant. Comment répondre aux sollicitations ? Comment passer à une capacité supérieure, "sans perdre en souplesse, en réactivité et, surtout, en gardant la même authenticité ?", résume la directrice de campagne, Marielle de Sarnez. La prochaine grande étape sera le meeting du 21 mars au Zénith à Paris. Une première dans l'histoire du parti centriste. Ce n'est que fin février que la décision en a été prise. Ce qui aurait paru insensé il y a un mois apparaît désormais naturel.
Il a aussi fallu renforcer les effectifs. Pour répondre à la presse, l'équipe de Marie-Amélie Marq, entourée de deux collaboratrices et de deux stagiaires, s'est étoffée pour passer à onze personnes, alors que la presse étrangère a commencé à affluer en février. A Bordeaux, le 7 février, la première équipe de télévision japonaise, NHK, a suivi M. Bayrou. "Nous avons près d'une centaine de demandes en attente", confie Mme Marq.
Sur le site bayrou.fr, 1 500 courriels arrivent chaque jour, et une équipe renforcée tourne en permanence pour leur répondre. Au siège de l'UDF, les services tournent sept jours sur sept, de 8 heures à 23 heures. Ceux qui ont été appelés en renfort ne sont pas nécessairement encartés. "Mais ce sont des gens qui ont envie de s'investir, opérationnels, qui ne rechignent pas à la tâche. Tout a été multiplié. On change d'ordre de grandeur sans changer d'état d'esprit", précise la responsable presse.
Quant à M. Bayrou, il a été obligé à changer de mode de transport. L'avion a remplacé le train. Même si le tracteur s'est imposé comme l'emblème de sa campagne.
Patrick Roger
Article paru dans l'édition du 09.03.07